Du sein au biberon, un sevrage en douceur

Vous n'avez plus envie d'allaiter ? Vous reprenez votre travail ? Le temps est peut-être venu de sevrer votre tout-petit. Un moment à aborder avec sérénité.

Prenez seule votre décision

On entend généralement par sevrage le passage du lait maternel au lait artificiel. Beaucoup de mères appréhendent ce moment : toutes celles qui ont allaité leur bébé avec bonheur savent qu'il faut accepter qu'une certaine distance (symbolisée par un biberon ou une petite cuillère) s'installe entre eux. Et toutes éprouvent un peu de mélancolie en renonçant au tendre corps-à-corps de l'allaitement. Certaines femmes mixent allaitement maternel et artificiel, et retardent l'échéance du sevrage le plus longtemps possible. D'autres l'expédient, parfois un peu brutalement, en quelques jours… Il n'y a pas de moment idéal, c'est une décision personnelle et, si vous le désirez, celle de votre compagnon. Ce n'est pas à votre entourage - proche ou médical - de décider à votre place. Pour dédramatiser ce passage, pourquoi ne pas en discuter avec des mamans qui l'ont déjà vécu ?


Ne vous fixez pas d'échéance

Un sevrage s'étend en moyenne sur une quinzaine de jours, mais tout dépend de vous et de votre enfant. Ne vous fixez pas une date butoir, vous seriez peut-être déçue de voir, le jour dit, votre enfant toujours accroché au mamelon. N'hésitez pas à faire machine arrière si nécessaire en revenant à un nombre plus important de tétées au sein si vous sentez que quelque chose bloque. De plus, il vaut mieux éviter de commencer le sevrage si vous êtes fatiguée, un peu déprimée, ou si votre enfant est enrhumé, voire grognon. Quelques jours supplémentaires au sein ne changeront rien à l'affaire.

Optez pour une grande souplesse

L'idéal est de supprimer une tétée tous les deux ou trois jours pour la remplacer par un biberon. Et ainsi de suite, jusqu'au bout… Pour commencer, vous pouvez choisir les heures où vous avez moins de lait : en fin d'après-midi, puis le milieu de la matinée. La tétée du matin sera supprimée en dernier (la lactation est plus abondante après le repos de la nuit).

Le premier jour, détendez-vous...

Inutile de vous angoisser, il est normal que votre bébé rechigne à la nouveauté. Ses repères changent, vous ne le tenez pas de la même façon, le lait artificiel et la tétine n'ont pas le même goût. De plus, vous êtes probablement crispée pour cette première fois et votre enfant le ressent. Compensez son éventuel sentiment de frustration en lui expliquant la situation et en lui murmurant des mots doux à l'oreille. Cherchez aussi une position proche de celle que vous preniez pour lui donner le sein, plus enveloppante et plus rassurante. Il refuse le biberon ? Ne le forcez pas, vous réessayerez plus tard. Enfin, évitez le moment où il hurle de rage


Votre bébé refuse le biberon : rusez


Choisissez bien les tétines

L'achat des tétines est important. Là encore, vous pouvez ruser en en choisissant une dont la souplesse rappelle celle de vos seins. Votre poitrine est un peu lourde et pas très ferme ? Choisissez-la un peu molle (en caoutchouc ; faites-la bouillir pour la ramollir). Vos seins sont petits et durs ? Essayez-en une plus ferme. Une tétine avec une base large est parfaite pour un allaitement mixte car le bébé ouvre la bouche largement comme il le faisait au sein. Il sera moins perdu ! Vous pouvez également choisir des tétines physiologiques dont la forme rappelle celle du mamelon. Mais ne vous faites pas d'illusions, elles n'ont ni le goût ni l'odeur du sein. Et le premier concerné n'est pas dupe… Mettez plutôt la tétine en position « petite vitesse » pour avoir un faible débit du lait. Car votre bébé a pris l'habitude de tirer énergiquement sur le sein (c'est plus difficile qu'au biberon), et il fera de même avec une tétine. Ainsi, le lait ne coulera pas trop vite dans sa bouche, et il ne s'étranglera pas. Et pour que son besoin de succion soit satisfait, son repas doit durer au moins une dizaine de minutes.

Tirez votre lait, donnez-le plus tard